
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 est en cours d’examen à l’Assemblée nationale. On vous aide à y voir plus clair dans les propositions qui concernent la retraite. À ce stade, le texte n’est pas encore voté, les mesures peuvent évoluer et ne sont donc pas effectives.
Les députés ont engagé le 21 octobre l’examen en commission des affaires sociales du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Il est examiné à l’Assemblée nationale en séance plénière à partir du 4 novembre, pour un vote prévu le 12 novembre, avant transmission pour examen au Sénat.
Nous vous aidons à décrypter les mesures contenues dans le projet de loi. Ces mesures ne sont pas adoptées et peuvent être amenées à évoluer pendant le débat parlementaire.
Suspension de la réforme des retraites
Le premier ministre a annoncé le 14 octobre 2025 qu’il propose une suspension de la réforme des retraites. Cette proposition est désormais inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026.
Voici dans le tableau ci-dessous comment évolueraient l’âge légal de départ à la retraite et le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier du taux maximum de 50% (taux plein) si le projet de loi était adopté en l’état.
| Année de naissance | Âge légal de départ à la retraite | Nombre de trimestres requis |
|---|---|---|
| 1963 | 62 ans et 9 mois | 170 |
| 1964 | 62 ans et 9 mois (au lieu de 63 ans) | 170 (au lieu de 171) |
| 1965 | 63 ans (au lieu de 63 ans et 3 mois) | 171 (au lieu de 172) |
| 1966 | 63 ans et 3 mois (au lieu de 63 ans et 6 mois) | 172 |
| 1967 | 63 ans et 6 mois (au lieu de 63 ans et 9 mois) | 172 |
| 1968 | 63 ans et 9 mois (au lieu de 64 ans) | 172 |
| 1969 | 64 ans | 172 |
| 1970 | 64 ans | 172 |

Important
À ce stade, la législation actuellement en vigueur continue de s’appliquer. Les règles actuelles concernant l’âge légal de départ, les trimestres requis et les modalités de calcul des retraites restent inchangées pour le moment.
Évolution du cumul emploi-retraite
Les règles actuelles seraient simplifiées et le cumul emploi retraite répondrait à 3 situations.
Si vous partez à la retraite avant l’âge légal (par exemple pour carrière longue) et que vous reprenez un travail, votre retraite serait réduite du montant de votre nouveau revenu. Par exemple, si vous gagnez 1000 € en travaillant, votre retraite serait diminuée de 1000 € voire pourrait être totalement supprimée si votre revenu dépasse le montant de votre retraite.
Entre l’âge légal de départ à la retraite et 67 ans, vous pouvez cumuler emploi et retraite, mais vos revenus ne doivent pas dépasser un certain seuil. Celui-ci sera fixé par décret et pourrait être de 7000 € par an.
Si vous dépassez ce seuil, votre retraite serait réduite. Elle serait diminuée de 50 % du montant dépassé.
Par exemple, si le seuil est fixé à 7000 € par an et que vous percevez un revenu annuel de 10 000 €, vous dépassez le seuil de 3000 €. Votre retraite serait donc diminuée de 1500 € (3000 €/2).
À partir de 67 ans, vous pourriez bénéficier sans conditions du cumul de votre retraite et d’un revenu d’activité. Ces périodes travaillées en cumul après 67 ans pourraient donner droit à une seconde retraite.

[Premier rond dans lequel est inscrit 60 ans]
De 60 à 64 ans : votre retraite est réduite du montant de votre nouveau revenu.
[Trait qui conduit jusqu'au second rond]
[Second rond dans lequel est inscrit 64 ans]
De 64 à 67 ans : si vous dépassez un certain seuil de revenus (fixé par décret), votre retraite est diminuée de 50% du montant dépassé.
[Trait qui conduit jusqu'au dernier rond]
[Dernier rond dans lequel est inscrit 67 ans]
Après 67 ans : vous cumulez retraite et nouveaux revenus, sans conditions. Vous cotisez pour une seconde retraite.

À noter
Le délai de carence de six mois en cas de reprise d’activité chez le même employeur serait supprimé.
Ces règles s’appliqueraient pour les premières retraites qui débutent à partir du 1er janvier 2027. Pour les assurés qui ont pris leur retraite avant le 1er janvier 2027, les nouvelles règles du cumul emploi retraite ne s’appliqueront pas.
Prise en compte des enfants pour la carrière longue
Les trimestres accordés pour la naissance, l'éducation ou l'adoption d'un enfant pourraient être pris en compte pour accéder à un départ anticipé pour carrière longue. Le projet de loi prévoit de retenir deux trimestres pour permettre de bénéficier plus facilement du dispositif.
Cette règle s’appliquerait pour les retraites qui débutent à partir du 1er septembre 2026.
Changement du calcul de la retraite des mères
Le montant de la retraite dépend essentiellement des revenus d’activité, du nombre de trimestres et de l’âge de départ. Pour calculer les revenus d’activité, les 25 meilleures années sont prises en compte.
Une évolution de la loi est prévue pour les femmes ayant eu un ou plusieurs enfants. Le revenu annuel moyen serait calculé en prenant en compte :
- les 24 meilleures années de revenus pour les mères ayant un enfant ;
- les 23 meilleures années pour celles ayant deux enfants ou plus.
Congé supplémentaire de naissance
Après un congé maternité, paternité, d’accueil de l’enfant ou d’adoption, les parents pourraient bénéficier d’un ou deux mois de congé en plus. Ils pourraient le prendre en même temps ou l’un après l’autre.
Ces périodes seraient prises en compte pour la retraite, pouvant générer un trimestre assimilé, ce qui signifie que le trimestre est validé mais qu’aucun revenu n’est indiqué sur le relevé de carrière.
Cette mesure serait appliquée pour les enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2027.
Revalorisation des prestations retraite entre 2026 et 2030
Le projet de loi prévoit une absence de revalorisation du montant de la retraite de base en 2026. D’autres prestations sont également concernées : la retraite de réversion, l’allocation veuvage, le montant minimal de la pension d’orphelin ou encore le montant de la rente des retraites ouvrières et paysannes. L’allocation de solidarité aux personnes âgées et ses plafonds de ressources sont également concernés.
Il prévoit également une minoration de la revalorisation, c’est-à-dire une augmentation moins élevée de 0,9 % sur 2027 et de 0,4 % par rapport à l’inflation sur les années 2028 à 2030.

En savoir plus
Le site lassuranceretraite.fr sera actualisé au fil de l’eau pour évoquer ces évolutions législatives. N’hésitez pas à le consulter régulièrement.